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Evita Muzic, la toute jeune pilote FDJ Nouvelle Aquitaine-Futuroscope qui a remporté la 9ème étape du Giro Rosa contre toute attente.
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Cycling
Evita Muzic, la toute jeune pilote FDJ Nouvelle Aquitaine-Futuroscope qui a remporté la 9ème étape du Giro Rosa contre toute attente.
18.02.2021

Une victoire importante pour son record personnel et pour l'équipe qui a obtenu sa première victoire sur le World Tour. En bref, Evita Muzic est l'exemple vivant qui, avec l'effort et le travail, permet de réaliser des rêves.

Comme chaque année, Mediterranean Sport Village a accueilli l'étape hivernale du FDJ Nouvelle Aquitaine-Futuroscope, et nous avons eu l'occasion de mieux la connaître. 

Quand avez-vous commencé à faire du vélo ? Qu'est-ce qui vous a attiré vers le cyclisme ?

J´ai commencé le vélo quand j´avais 5 ans et j´en ai fait parce que mon grand frère en faisait et mes parents en faisaient aussi, donc je suis tombée dedans depuis toute petite et je n´ai jamais arrêté.

2020 a été une très bonne année pour vous ! Vous avez remporté la neuvième étape du Giro Rosa. Comment vous souvenez-vous de ce moment ?

Mon meilleur souvenir sur le vélo ! Ce n’était pas attendu. En début de saison l’objectif c’était plutôt de rentrer dans un top 10 sur une coupe du monde. Gagner, c’était vraiment quelque chose de fou et un gros travail collectif, notamment de Brodie Mai Chapman, donc ça rend les choses vraiment encore plus belles.

En plus, comme c’était la dernière étape, on a pu fêter ça en équipe et ça reste encore plus gravé dans ma mémoire.

evita muzic

C'était votre première victoire à l'UCI WWT et vous n'avez que 21 ans. Vous sentez-vous plus autonome maintenant ? Quel est le prochain objectif que vous avez en tête ?

Cette victoire, on va dire assez jeune, ça m’a donné confiance, et ça m’a permis de croire aussi un tout petit peu en mes rêves. Que le travail paye toujours et qu´en fait ce n’est pas impossible, c´est réalisable.

Je me dis que pourquoi pas le refaire ? C’était l’objectif plutôt sur le long terme et vu que c’est venu plus tôt que prévu, maintenant il va falloir continuer à progresser et aller chercher des podiums et des victoires.

Être cycliste professionnel est-il un rêve dont vous avez toujours rêvé ou est-ce que c'est arrivé petit à petit ?

J’ai toujours fait mes études à côté du vélo, jusqu’ à l´année dernière, car on a signé un vrai contrat professionnel et mes études étaient trop compliquées pour continuer à les faire en même temps.

Depuis toute petite si on me demandait qu’est-ce que je voulais faire, je disais cycliste professionnelle, mais à cette époque ce n’était pas vraiment réalisable parce qu´en France n’y avait pas de cyclistes professionnelles. Y en avait peut-être juste une ou deux qui arrivait à vivre du vélo, mais ce n’était pas vraiment professionnel.

J'ai toujours cru, et maintenant c’est un rêve qui s’est réalisé. Je me suis toujours battue pour être cycliste professionnelle. Je sais que c’est une chance d’y être, donc je fais vraiment tout pour faire les choses à fond. 

Vous avez rejoint FDJ en tant que stagiaire, et êtes maintenant considérée comme une future promesse internationale et une pilote importante dans l'équipe. Comment vous sentez-vous à cet égard?

Je les remercie vraiment pour leur confiance. J’ai commencé en tant que stagiaire en 2017 et après j’ai intégré l’équipe en janvier 2018 dès ma sortie de chez les juniors. C’est vrai que ça n’arrive pas à tout le monde, même si maintenant ça arrive un petit peu de plus en plus.

Ils ont toujours eu confiance en moi, ils m’ont toujours laissé le temp de travailler pour arriver au meilleur niveau. Mêmes eux et moi n’auraient pas cru arriver aussi vite, et il reste encore pas mal de choses à faire ! Je les remercie vraiment de m´avoir laissé ma chance et d´avoir sur cru en moi, c´est pour ça qu´on est là maintenant. 

evita muzic

L'équipe a disputé deux courses en Espagne en février, « El Gran Premio de Valencia » et « La Setmana Ciclista Valenciana » toutes deux annulées en raison du coronavirus. Comment la pandémie affecte-t-elle votre calendrier 2021?

Ça va pas mal affecter la saison, pour l’instant je pense qu´il faut continuer à croire que beaucoup de courses vont avoir lieu. C'est dommage qu’on s´arrête, déjà les premières coursent commencent à s´annuler.

Mais je pense qu’il ne faut pas voir les choses négativement, il y a quand même pas mal de grandes courses notamment les Word Tours pour les garçons, ce sont des courses qui auront lieu. Il faut prendre les jours au jour le jour et faire toutes les courses à fond comme si ça pouvait être la dernière, et en même temps, comme s’il peut en avoir d’autres. J’espère qu’on ne sera pas re confinés, où tout s'arrêtera.

On a déjà vécu ça une fois et il ne faut pas dire que ça a été tout mal, finalement pour moi ça m´avait plutôt bien réussi, même si je ne l’avais pas cru, donc il faut garder l’espoir et ne pas trop y penser, pour ne pas voir les choses en noir tout le temps.

Quelle est votre course préférée et pourquoi?

Ma course favorite c’est l’Strade Bianche. C´est une course particulière qui change avec les chemins.  J´ai commencé par le cyclocross, donc ça reste quand même quelque chose inoubliable.

C’est une des courses les plus dures, il y a des chemins dès le début et souvent c’est sur des conditions différentes, comme l´année dernière avec la canicule. Mais, s´il y a une course qui me fait le plus rêver c’est bien celle-ci.

Vous êtes une excellente grimpeuse, mais vous pouvez aussi être une bonne sprinter comme vous l'avez démontré au Giro Rosa. Comment définiriez-vous vos meilleures compétences ?

Avant je me mettais des barrières en me disant que j’étais grimpeuse et que quand on est grimpeuse on ne peut pas aussi être sprinteuse. Finalement j´ai découvert que je ne me débrouillais pas trop mal en fin de course, une fois que la course avait été difficile. Je vais continuer à travailler là-dessus pour pouvoir gagner le plus de courses possibles. 

fdj

Que diriez-vous si vous aviez l'opportunité de rouler au 1er Paris Roubaix pour femmes qui aura lieu en octobre de cette année ?

Enfin la première édition de Paris Roubaix ! Ce n'est pas trop mon profil de course, mais c’est sûr qu´une fois dans ma carrière j’aimerais bien la faire. C´est encore un petit peu tôt, je suis encore jeune et c´est vrai que pour une grimpeuse être sur les pavés parfois c´est pas vraiment évident. C’est excellent qu’ils fassent de plus en plus de courses pour les filles.

Il s'agit de votre 4e étape au Mediterranean Sport Village. Que feriez-vous ressortir de vos séjours ici ?

C’est la 4ième année consécutive que je viens au Cambrils Park Sport Village et nous sommes toujours bien accueillis. Les appartements sont vraiment supers, le parc est grand, il y a beaucoup de dispositifs mis à disposition ; les salles de musculation, le local pour le vélo, la piscine...

Quan on sait qu’on est bien accueillie, ça donne toujours envie de venir faire le stage. Il y a pas mal d'autres équipes aussi qui doivent vouloir venir ici. Pour un stage je pense qu´on ne peut pas demander plus.

fdj

Que pensez-vous de Cambrils et de la région pour la pratique cycliste ?

C´est un endroit vraiment bien pour faire du vélo parce qu’on a aussi les montagnes à proximité et c’est toujours un plaisir de rentrer de chaque sortie en passant par le bord de mer et par la ville de Cambrils. En plus on peut voir pas mal de cafés encore ouverts. C´est déjà une chance parce qu’en France on n’a pas ça.

Ça fait plaisir de voir du monde un peu et que ça vive ici, de voir la mer parce que moi, là où j’habite, je suis très loin de pouvoir la voir la mer. Et c’est vrai qu´en plus il fait toujours beau.

Cette semaine on a eu beaucoup de chance avec la météo, en plus on rentre toujours ¨vent de dos¨ pour revenir à Cambrils Park donc c’est parfait.  

Merci beaucoup et beaucoup de succès, Evita!

 

Fotos: ThomasMaheux | Sean Robinson/velofocus.com